Leçon 1 : comprendre la construction de la phrase

La phrase est l'unité de base à l'écrit. Sa construction est variable, pouvant aller d'un seul mot à une structure très complexe. La manière dont on construit une phrase dépend des relations des mots à l'intérieur de celle-ci.

→ Maîtriser la construction de la phrase permet d'être vraiment compris de son destinataire. On devient également meilleur lecteur quand on repère ce qui est mis en relief : on interprète alors pleinement le texte littéraire puisqu'on est en capacité de mettre en relation la syntaxe et le thème traité.

1. Phrase simple et phrase complexe

  • La phrase simple est composée d'une seule proposition.

    La raison du plus fort est toujours la meilleure. (Jean de La Fontaine)

  • La phrase complexe est composée de plusieurs propositions. Elle sert à expliquer ou à argumenter grâce aux relations syntaxiques entre les propositions.

    La jalousie est en quelque manière juste et raisonnable, [puisqu'elle ne tend qu'à conserver un bien qui nous appartient, ou que nous croyons nous appartenir] ; au lieu que l'envie est une fureur [qui ne peut souffrir le bien des autres]. (François de La Rochefoucauld)

ASTUCE

Dans une phrase, il y a généralement autant de propositions qu'il y a de verbes conjugués.

2. Les relations au sein de la phrase complexe

https://www.jerevise.fr/proposition-juxtaposition-coordination-subordination-grammaire-francais.html
https://www.jerevise.fr/proposition-juxtaposition-coordination-subordination-grammaire-francais.html

Dans une phrase complexe, la proposition subordonnée dépend de la proposition principale, qui est l'élément essentiel de la phrase (on ne peut pas le supprimer). 

Exercice :

1. Dans ces extraits, repérez les différentes propositions, puis réduisez ces phrases complexes à une ou plusieurs phrases simples (GN + GV).

  1. C'est après une nuit orageuse, et pendant laquelle je n'ai pas fermé l'œil ; c'est après avoir été sans cesse ou dans l'agitation d'une ardeur dévorante, ou dans l'entier anéantissement de toutes les facultés de mon âme, que je viens chercher auprès de vous, Madame, un calme dont j'ai besoin, et dont pourtant je n'espère pas pouvoir jouir encore. (Pierre Choderlos de Laclos)

  2. Elle s'élança hors de l'habitation et gagna l'anse aux Lataniers d'un pas rapide, n'osant se retourner pour regarder ce qu'elle laissait derrière elle. (George Sand)

  3. Arrivé rue Neuve-Sainte-Geneviève, il monta rapidement chez lui, descendit pour donner dix francs au cocher, et vint dans cette salle à manger nauséabonde où il aperçut, comme des animaux à un râtelier, les dix-huit convives en train de se repaître. (Honoré de Balzac)

2.  Lisez l'extrait et repérez les verbes conjugués. Relevez les phrases simples et complexes.

Égisthe. - Cher président, je me suis demandé souvent si je croyais aux dieux. Je me le suis demandé parce que c'est vraiment le seul problème qu'un homme d'État se doive de tirer au clair vis-à-vis de soi-même. Je crois aux dieux. Ou plutôt je crois que je crois aux dieux. Mais je crois en eux non pas comme en de grandes attentions et de grandes surveillances, mais comme en de grandes distractions.

Jean Giraudoux, Électre [1938], I, 3, Grasset, 1980. 

3. Lisez le texte et repérez trois subordonnées.

  1. De quel type de subordonnée s'agit-il ?

  2. Expliquez pour chacune d'elle l'information qu'elle apporte.

[...] et, comme elle voulait enlever l'enfant, elle donna cent francs en cadeau pendant que son mari faisait un écrit. [...] Et la jeune femme, radieuse, emporta le marmot hurlant, comme on emporte un bibelot désiré d'un magasin [...].

Les parents, chaque mois, allaient toucher leurs cent vingt francs chez le notaire ; et ils étaient fâchés avec leurs voisins parce que la mère Tuvache les agonisait d'ignominies.

Guy de Maupassant, « Aux champs », Contes de la bécasse, 1883.

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